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Les Recuerdos



Les Editos

Recuedo 2011 "De l'art de toréer les caniches"

Depuis Manolete, on le sait, le toreo n'est plus une question de domination pure et âpre, mais plutôt une recherche permanente de l'esthétique, du beau, de la symbiose homme/animal... bref de la création artistique où tout geste n'est justifié que par la grâce. 

Pour se faire, c'est inévitable, les toros doivent coopérer. Ainsi, la bravoure sauvage qu'initialement il fallait dominer et canaliser, s'est progressivement muée en noblesse suave et malléable.

Manolete n'est plus ! Que reste-t-il ? Jose Tomas, Morante, Ponce, El Juli...l'héritage ou du moins la perpétuation de son toreo est indiscutable … mais les toros dans tout ça ! Malheureusement ils sont cantonnés à de simples faire-valoir, pire, régulièrement, pris pour excuses toutes trouvées à des échecs d'incapacité.

Combien de reseñas contiennent les formules toutes faites du style « il a été mal servi », « un lot qui ne permettait pas » ou « il n'a pas été gâté par le sorteo »... une constante incrimination du toro dans l'infortune et le non-succès des hommes.

Il apparaît alors nécessaire de rappeler que le toro est le seul acteur qui n'a aucune volonté dans cette affaire. Il ne tire aucun bénéfice à être en piste, lui. Et pourtant, aujourd'hui, on lui fait porter le chapeau de tous les maux de la corrida spectacle. Mais toréer, n'est-il pas le savoir-faire, le talent, le don parfois, donné à une poignée d'hommes, hors normes, de réduire l'animal à leur volonté. Mais que penser de ces hommes qui « expédient » un toro car il ne « veulent » pas les voir.

Pourquoi est-il interdit de siffler, conspuer un torero renommé qui ne « veut » pas, alors qu'il est répandu de faire sortir dans l'anonymat un toro qui a été toréé avec indifférence, ou incompréhension, pire, tuer dans l'irrespect !

Un toro retord est dénoncé avec force alors que c'est l'incapacité à le toréer qui devrait être mis en évidence. Cette systématisation est d'autant plus inacceptable qu'en général ce sont les toreros qui ont été impuissants, qui choisissent eux-mêmes leurs toros !!

Heureusement qu'il existe encore des toreros qui adaptent leur travail aux toros qu'ils reçoivent, des toreros qui savent analyser leur adversaire pour leur donner une faena « juste ». Malheureusement, ces héros sont trop souvent incompris et par le fait se retrouvent eux aussi en voie de disparition.

Quand les héritiers de Manolete jouent avec des caniches d'autres dominent, réduisent et tuent des toros !

Recuerdo 2012 "Pour le meilleur et pour le pire"

Depuis sa naissance en 1889, la relation entre le Plumaçon et les montois peut se comparer à celle que vivent tous les couples du monde. Tantôt fou de bonheur, tantôt triste à en mourir, le couple complice trace son bonhomme de chemin en surmontant avec force les épreuves de la vie. Et des épreuves il y en eu... comme des moments de joie d'ailleurs... la vie quoi !

Le Plumaçon c'est d'abord l'histoire du peuple montois. Leurs arènes de bois place Saint Roch se consument à peine dans des flammes criminelles, qu'il pense déjà à construire en dur, un lieu dédié pleinement à leur passion première. Obstiné le montois ? … non passionné !

Les arènes du Plumaçon voient ainsi le jour et pour longtemps. Désormais, en ce lieu demeure la mémoire des montois. Témoin de la ferveur taurine mais aussi de manifestations plus « civiles », le temps glisse sur l'édifice aussi simplement et paisiblement que la Midouse s'écoule tranquille et sinueuse dans son lit.

Les fêtes de la Madeleine. Fêtes sans réel fondement diront certains... qu'importe ! S'il elle n'a pas de fondement historique ou religieux, la Madeleine a une utilité, pire une nécessité sociale. Et c'est bien ça le plus important. Ce lien quasi familial qui unit le Plumaçon et le peuple montois est bien là ! Les fêtes de la Madeleine. Douce chanson qui rythme la vie du montois de sa plus tendre enfance à son dernier souffle. Au début c'est surtout source de stress avec ce monde, ces grosses têtes et ces chars immenses qui bravent le pavé de ces rues si familières et pourtant méconnaissables tant elles sont envahies de monde pendant LA semaine des fêtes.

Plus tard, plus que les chars c'est le Plumaçon qui attire le montois adolescent. Sur son sable, la Madeleine se fait célébrer par une course jusqu'en 1947 où l'on opta plutôt pour deux sans trop savoir pourquoi... qu'importe. Si bien qu'en 1959 on en programma 3, puis 4 en 1982 pour arriver au nombre actuel de 5 en 1987 avec la programmation de la concours (disparue après la Madeleine de 1995). Pourquoi 5 et pas 6 nul ne sait. C'est ainsi ... tout comme l'ambiance qui règne dans cette arène. On ne sait la définir... c'est ainsi... C'est le Plumaçon. Arène silencieuse, parce qu'attentive, arène froide parqu'exigeante, arène dure parce que connaisseuse ainsi est le Plumaçon.

Non ! on ne conquiert pas le Plumaçon comme on soulève n'importe quel autre arène, car en son sein réside l'âme de tout un peuple. Le peuple de Mont de marsan.

Alors oui, le Plumaçon parfois fût injuste, tendre, ou inflexible. Il fut bafoué sûrement et souillé malheureusement mais le Plumaçon est plus que toujours debout, car le Plumaçon c'est nous...pour le meilleur et pour le pire.

Recuerdo 2013 "Effet d'annonce"

Procédé marketing qui vise à créer un effet d'attraction sur le public avant même qu'un événement se réalise, par le seul biais de l'annonce. Voici la définition littérale de cette expression. L’année 2013 tauromachiquement parlant, l’année de l’effet d’annonce : Juli vs Miura, Talavante vs Victorino, Manzanares en solo, virages toristes... Comme bien des fois, il y a à boire et à  manger et surtout à boire.
Que retenir de ce début de temporada ? pas grand-chose ! Juli/Miura : avorté, mais n’avons-nous pas gagné au change ?Talavante : c’est plus facile avec des VictoriAno qu’avec les Victorino.
Manzanares : c’est ce qui s’appelle accoucher d’une souris !
Dax qui bascule dans le "torisme"  comme beaucoup !
Messieurs les figuras, restez à faire joujou avec vos caniches et laissez le combat aux véritables spadassins de l’arène (Robleño, Castaño, Escribano, Rafaelilio, Ferreira, Urdiales). Eux sauront faire passer cette émotion qui est notre Graal lors d’un véritable combat avec des TOROS de respect !!!

Pour revenir chez nous, au Moun, à quel effet d’annonce avons-nous eu droit ? Juli face aux Fuente ? Mais quels Fuente, la même présentation et caste que l’an dernier, on en doute !

Victorino qui a promis d’envoyer le plus joli lot qu’il nous ait jamais envoyé... aux dernières nouvelles, ça risque de jazzer !

Le mano à mano ? Cette novillada piquée qui longtemps a été menacée, que viennent faire ces Fuente Ymbro que personne ne demandait ? Le Moun ne peut pas faire plus original ?

Par contre, les effets d’annonce manquent au niveau de la diversité des encastes et des cartels des toreros, mais faut bien assurer la taquilla ! Pour terminer, le prix des cuadrillas sera attribué le dimanche lors du Mano à Mano, à moins d’une déconvenue collective, il ne devrait pas échapper à la cuadrilla stratosphérique de Castaño !

Allez une petite dose de positif tout de même, l’empresa montoise a, semble-t-il, fait un pas vers l'identité de nos arènes et les succès de l’an passé ouvrent une nouvelle ère... peut-être !

La peña los pechos, elle, ne fera pas d’effet d’annonce cette année, le programme est connu de toutes et tous : fête, partage et produits du terroir, agrémentés cette année par des tapas qui nous l'espérons vous laisseront sur le cul !

Recuerdo 2014 "Insastifaction chronique"

Au vu des réactions de mon entourage, sentiment d'insatisfaction m’a traversé l’esprit.
" Miura, Victorino, Fuente Ymbro, Morante, Manzanares, Juli, Fandiño, ce sont des cartels qui ont de la gueule ! "
Oui, ok... mais moi je n’arrive pas à m’enflammer pour cette madeleine 2014.

Cela vient-il du fait que mon aficion faiblit ? Suis-je blasé de la corrida et de ses travers? Pourtant je n’en ai pas l’impression. 

Certes, les affiches de 2014 ont de la gueule sur le papier, mais de nos jours, c’est facile de se faire une belle gueule sur papier glacé.

Certes, le " juliesque " annonce UN GESTE (un autre) devant les La quinta, mais n’est-il pas responsable de la descente aux enfers qu’a connu cet élevage après son triomphe au plumaçon en 2008 ? Alors, il reste sa competencia avec Fandiño, oui, c'est vrai...

La course d’ouverture brille de mille feux, ce n’est pas ma tasse de thé mais elle contentera beaucoup d’aficionados. 

Pour la partie toriste, Victorino, Miura, des élevages qui restent tout de même emblématiques, mais n’est-ce pas dangereux de fonctionner exclusivement sur des lustres d’antan ? Que sortira-t-il au Plumaçon, le rebus des grandes férias ? 
L’originalité ? Où est-elle ? Adame ? Oui avec 1 ou 2 ans de retard... Niveau élevages, néant !

Pour la novillada piquée, on propose du Camino de Santiago… encore des bonbons acidulés pour jeunes à qui on reprochera plus tard de ne pas s’arrimer à la première difficulté.

Bref, je ne suis pas conquis par ces cartels 2014, mais bon, sûrement (et je l’espère) que je me trompe.

Recuerdo 2015 "Madeleine la gasconne"

Alors celle-là.... on l'avait pas vu venir !

Force est de constater que sur le papier, la Madeleine allait mieux depuis quelques années : hausse de fréquentation et du nombre d’abonnements (si si, cela veut dire que tout va bien…), quelques succès retentissants (toristes), et la venue de Canal+ toro étaient autant de marqueurs de bonne santé. Une (grosse) ombre au tableau malgré tout, un triomphalisme omniprésent et surfait.
Alors oui, nous avons vécu des moments d’émotion taurine en grande partie grâce aux courses toristas du week-end (qui sont l’arbre qui cachent la fôret). Mais il ne faut pas oublier le déclin de la novillada piquée et les "contre-performance" des leaders de l’escalafon face à de biens fades agneaux.
En 2015, si l’éviction du Juli était dans les tuyaux, beaucoup de choses sont matière à polémique.
Tout d’abord, le manque cruel d’originalité et de nouveauté. Aucune prise de risque, des contre-sens taurins, l’impression que l’on fait table rase du passé et du mérite que certains (toreros ou ganaderias) se sont gagnés sur le sable du Plumaçon. Miura en tête…
Où sont les Robleño, Adame, Del Alamo, Lamelas, Valencia... ? On déroule le tapis rouge à Enrique "je suis le chouchou du président de la commission taurine" Ponce pour ses 25 ans d’alternative… moins de questions s’étaient posées pour ne pas honorer la despedida du MAESTRO Fundi. Pour la 48 ème année consécutive, on va espérer la résurrection du Cid… Urdiales ne veut plus prendre de corridas dures, mais peut-il en être autrement ? Bref, cette année, pour moi la Madeleine c’est comme le beaujolais, je l’attends excité comme un gamin, alors que je sais que ça sera dégueulasse.

Mesdames et messieurs membres de la CTEM et prestataires, vous vous targuez d'avoir compris de A à Z ce qu'était le Plumaçon et l'aficion montoise. Mais cette année vous vous êtes royalement trompé, Madeleine est une gasconne, et comme tout gascon qui se respecte, elle a du caractère, elle est âpre. Une chose est sûre, Madeleine n'est en aucun point cette feria si insipide que vous nous proposez.

Recuerdo 2016 "On n'a pas eu le temps de te dire..."

...la dernière fois t'es parti trop tôt ! Du coup, les cartels de la Madeleine 2016, t'as pas eu le temps de les voir. Alors voilà ce que j'en pense. Sur le papier, franchement il n’y a rien à_en_redire. Les noms des toreros défilent, peu manquent à l'appel. Le Juli se met en competencia, Roca Rey est de la partie, Lopes Simon aussi. Ponce apparaît comme une évidence, tout comme les hommes forts du week-end, Rafaelillo et Robleño en tête. Seulement voilà, ça me donne encore moins l’eau à la bouche qu’une assiette de choux de Bruxelles…
Les toros mon pauvre, les toros... Je te passe les détails sur les faire-valoir, que dis-je, les figurants du mercredi et du jeudi, pour s'attarder un peu sur les Fuente du vendredi. Cousins ou peut-être même frères de « notre » Jasmin, rescapé en 2012, un élevage qu'on nous a vendu comme toriste pur et qui maintenant s'affiche sur le même cartel que Castella. Bon...

En parlant de toriste, toi qui aimes bien ça les courses toristes, samedi on reconduit les Cebada et dimanche on reprogramme les Miura. Il faut croire que côté toro, il n'y a pas de place pour l'innovation, pour sortir des sentiers battus ou pour la diversité... Dommage car il en va de la pluralité du campo de l'innovation et de l'audace des arènes de première catégorie... mais bon ce ne sont que des toros dont on parle !
Tu le sais, moi ce qui me botte ce sont les valeurs simples. Tiens, tu vois celles des rugbymen du stade montois par exemple. Du courage et de l’abnégation, ils en ont fait preuve cette année pour pouvoir jouer dans la « cour des grands ». Et sans se prendre pour d'autres, avec leurs armes et un état d’esprit différent qui s'appuie sur des joueurs, des Hommes, sur qui personne ne comptait. Alors c'est sûr, que les mecs ils ne font pas vendre des calendriers, mais bon ils jouent au rugby !

Cette année, je n’ai pas eu ton petit SMS où tu m’annonçais les cartels avant l’heure, ni ton traditionnel appel pour savoir si je pouvais te vendre mon abonnement. Alors oui, cette année, je n’irai toujours pas au Plumaçon, mais ça ne sera pas toi Florian qui seras assis à ma place.
Mais t'inquiètes, on continue de dire ce qu'on pense, sur la tauromachie "moderne" et sur cette fête que l'on constate de moins en moins populaire, car elle est aussi là notre liberté... à Florian

Recuerdo 2017 "Ivan Fandiño"

Il faisait très beau ce samedi 17 juin, à quelques encablures de l'été, aux arènes d'Aire-sur-l'Adour. Toros de Baltasar Ibán pour Iván Fandiño, Thomas Dufau et Juan del Alamo. Jamais nous n'aurions pu imaginer un tel dénouement à cette corrida.
Triste, terrible et bouleversant.

Sans le savoir, on regardait pour la dernière fois Iván faire le paseo, toréer, réaliser un tour de piste.
Toros et toreros, symboles figurant parmi les derniers remparts d'une société vouée à être aseptisée.

Iván, torero Basque, devait prendre part à ces fêtes de la Madeleine pour la corrida du 21 juillet, face aux toros de La Quinta. Mais il n'en sera point. Dure réalité.
Vives sont les images de ce torerazo qui un jour, a bousculé la hiérarchie et est même parvenu à s'imposer. Il ne s'agissait pas de corridas où il fut simplement à la hauteur, mais de dépassement de la frontière du courage et du raisonnable.
Comme cette fois, en 2014, où il sortit par la grande porte à Madrid, en estoquant son second toro à nu, sans leurre, en jetant la muleta et en plongeant entre les cornes.

Vives sont les images de ce torero courageux, héroïque, et que nous n'oublierons jamais. Mont-de-Marsan était l'une des arènes où il brillait le plus. Sept paseos au total, depuis 2012, année où il entra définitivement dans le coeur et la rétine de l'afición Montoise, après une grande faena et une immense estocade face à un toro de Fuente Ymbro. Bien d'autres triomphes vinrent ensuite.

Et ce 17 juin... Iván Fandiño est parti toréer dans d'autres ruedos. Héros, il le sera toujours.

Recuerdo 2018 "Plus dure sera la chute"

Ces 10 dernières années, l’histoire de Madeleine est celle du pauvre bougre qui tombe du 10ème étage et qui, dans sa chute, se répète à chaque seconde qui le sépare de sa fin tragique, « jusqu'ici tout va bien ! ». 
Depuis 10 ans, chaque annonce de cartel fait de nous le pauvre bougre qui cherche vainement à se convaincre que tout va bien !

En réalité, il faut bien se l'avouer, plus dure sera la chute ! 

La pauvre Madeleine 2018 n’attise en rien la curiosité. Les deux "clinquants" mano à mano laissent, dans les faits, vacantes deux places. Autant d'opportunités confisquées à deux jeunes aspirants de bousculer la hiérarchie et de se révéler à l'aficion locale. 
Et que dire du traitement accordé à la corrida de dimanche ? (seule course toriste de 2018 !) 
Le choix des aficionados, à quoi cela rime ? Qui a voté ? Combien de votants ? Quels étaient les souhaits des abonnés ? Ne nous a-t-on pas fait tout simplement croire qu'on nous écoutait ? Soit on monte un cartel que l'on assume en totalité, soit on dissout la CTEM, rendue alors inutile, et on laisse les aficionados monter la Madeleine qui leur correspond vraiment ! Pathétique...
De plus, et c'est ce qui est le plus navrant, l'argument majeur avancé pour « vendre » cette corrida, n'est en rien les toros ou les hommes mais les " intermèdes musicaux concoctés par les Faïences " ! Est-ce vraiment judicieux de proposer ce concept d'« agur jaunak » à la montoise sur la seule course toriste du cycle 2018, où le combat imposé par les Dolores Aguirre fera régner en piste un danger de tous les instants ? Et entre chaque toros on entonnera innocemment « les yeux d'Emilie » comme si la légèreté était de mise ? Absurde !
Mais ne faisons pas l'erreur de la critique stricte et détachée et reconnaissons-nous une part de responsabilité dans le déclin de notre arène en tentant la métaphore rugbystique. Ne soyons pas des supporteurs « dacquois » regardant impuissants leur club sombrer et combattons le poncif qui fait de notre arène une place commune, sans identité et accessible au premier « festivalier », en mal de folklore, venu.

Il est peut-être trop tard pour l’USD, mais il est encore temps pour notre Plumaçon.

Recuerdo 2019 "Cher Président de la Commission Taurine montoise..."

Cher président de la commission taurine montoise,
nous assistons cette année à votre douzième Madeleine. L'occasion pour nous de vous adresser nos sentiments sur votre mandat.
Commençons par rendre à César ce qui vous appartient. Vous avez toujours affiché l'ambition de positionner le Plumaçon en phare dans la nébuleuse uniformité de l'offre taurine contemporaine, tout en prônant le respect de son identité propre. 
Après douze ans de vie commune, nous devons vous avouer que vous incarnez tout ce que nous rejetons dans ce monde taurin : une communication opulente, dénuée d'objectivité, au service d'une autosatisfaction stérile (utiliser le taux de remplissage des arènes comme baromètre qualitatif de votre action) ; une volonté obstinée d'organiser, ici commme ailleurs, un triomphalisme suicidaire (présidences à votre botte) ; une fâcheuse tendance aux petits plaisirs personnels (Ponce à toutes les sauces) ; une délectation à se vautrer dans le spectacle musical... bref, le divorce serait consommé s'il n'y avait eu ces bons moments d'aficion (les Escolar de 2012, les Miura de 2014 et 2016, les Cebada de 2015, les La quinta de 2017 et encore plus ceux de 2018) portés par un seul point commun : le toro !
Face à ce constat limpide, nous nous étions surpris à espérer. Espérer que nous nous entendrions sur cette évidente nécessité de positionner le toro au centre de la programmation taurine montoise. Il n'en fut rien. 
A l'inverse, vous vous êtes enfermé dans vos confortables certitudes qui vous ont acculé à la répétion, jusqu'à l'indigestion, des hommmes et des élevages (La Quinta 7 Madeleines sur 12, Fuente Ymbro et Nuñez de Cuvillo 6 Madeleines sur 12, Victorino Martin 5 Madeleines sur 12, Miura 4 Madeleines sur 12, Ponce 12 paseos en 12 Madeleines, El Juli 12 paseos en 12 Madeleines, Castella 8 paseos en 12 Madeleines...). Pire, aujourd'hui, vous cédez officiellement, comme la grande majorité des arènes du circuit, aux sirènes du medio toro, réduisant l'offre toriste à sa plus simple expression et pervertissant, par le fait, l'identité du Plumaçon.
A votre contact, nous avons compris que nos enfants ne connaîtront jamais la tauromachie qui nous a séduite. Comme ils ne sauront rien du Plumaçon que nous avons aimé. Et de ça, vous en êtes responsable. Au même titre que tous ceux qui plébiscitent cette tauromachie moderne vidée de son sens sous prétexte d'une inévitable évolution. à l'heure où nous pleurerons la disparition de la tauromachie, chacun fera le bilan de ses responsabilités.

«Si nous ne sommes pas dupes de votre manège, et si nous sommes tous embarqués sur la même planète, on est décidément pas du même monde».