Au commencement, il y a le taureau.
Enfin, c’est plus : le toro.
Petit joyau de la nature, puissant, autoritaire, tenace, téméraire, redoutable. Brave. Le toro fascine au point d’exercer sur l’homme une irrémédiable attraction. L’amour. La nécessité irraisonnable de vivre à ses côtés. Pour le rendre plus beau, plus fort, plus brave. C’est ainsi que dès le XVIIIième siècle les élevages de toros voient le jour. Un cadeau de la nature magnifié par la passion et le génie de l’homme.
Non ! là on parle de tauromachie. Et donc de toro. Le brave. Le fort. L’unique.
Il est impératif, ici, de se défaire de l’image du bovin « vulgaris », paisible ruminant au milieu de son pré carré, les attributs au vent, tuant le temps passivement entre deux saillis régulières et mécaniques.
Ce toro provient de la sélection. Non, pas naturelle mais humaine. L’histoire entre l’homme et l’animal commence un peu toujours de la même manière. On se chasse, on se craint, on apprend à se connaître, on se fascine, on s’aime et à la fin on partage notre vie. Jusqu’à ce que la mort nous sépare.
Rien de neuf sous le soleil millénaire qui observe ce petit manège depuis quelques temps déjà.
Petit joyau de la nature, puissant, autoritaire, tenace, téméraire, redoutable. Brave. Le toro fascine au point d’exercer sur l’homme une irrémédiable attraction. L’amour. La nécessité irraisonnable de vivre à ses côtés. Pour le rendre plus beau, plus fort, plus brave. C’est ainsi que dès le XVIIIième siècle les élevages de toros voient le jour. Un cadeau de la nature magnifié par la passion et le génie de l’homme.
De cette union naissent les 6 lignées fondatrices.
La caste Jijona
D’un roux typique, le jijona est élevé par la famille Jijon dès le XVIIIième siècle dans la région de Ciudad Real.
Toro grand, robuste, aux cornes bien développées, avec une tendance à manifester beaucoup de « sentido » durant le combat.
Souvent « manso », le toro des Jijon est compliqué à lidier.
On considère que la caste est aujourd'hui disparue.
La caste Navarra
L es origines du toro navarrais remontent certainement à la rencontre de l’aurochs et du Bétizu (du basque « Béhi » vache et « izua » sauvage).
Le toro navarrais se distingue par sa couleur tirant sur le roux, ses cornes en demi-lune pour les mâles et en lyre pour les femelles. Animal rustique, puissant et féroce à la ligne fine et légère, on peut encore le croiser dans certains élevage de Navarre, du Pays Basque et du Sud de la France.
La caste Cabrera
Les toros de Cabrera et de Gallardo ont la même origine.
Ce sont des toros issus du cheptel constitué par la dîme, cet impôt prélevé par l’Église Catholique.
Les moines Dominicains du couvent de San Jacinto de Séville et les frères Chartreux de Jerez, par leur sélection poussée des reproducteurs notamment, donneront naissance à deux lignées d’exception.
La caste Gallardo
C’est à la fin du XVIIIième siècle que Luis Antonio Cabrera, à Séville, et, les frères Gallardo, à Càdiz, se portent acquéreurs des bêtes « de la dîme ».
De nos jours, le toro de Miura réunit les deux origines, et porte en lui l’héritage de cette sélection de qualité initiée quelques siècles plus tôt par les religieux.
La caste Vasqueña
Toros de taille moyenne, larges, bien musclés, au morrillo très développé et à la tête imposante et longue, les Vazqueños présentent un grand trapio.
En piste, les toros de Vazquez sont braves au cheval mais supportent mal les faenas longues.
La caste Vistahermosa
Encaste qui est le plus présent dans les élevages actuels, les toros de Vistahermosa ont été sélectionnés pour être plus légers et d’une taille raisonnable.
Ils sont également plus réguliers. Braves, présents dans tous les tiers de la lidia, ils conservent une charge appréciable tout au long du combat.
Les lignées modernes
Lire le toro
Le fer (hierro) de l’élevage est la preuve de propriété qui rattache l’animal à son propriétaire.
La señal est obtenue en incisant l’une ou les deux oreilles d’un toro. Contrairement au fer, son usage n’a rien de systématique. Ce marquage trouve son utilité au campo, pour différencier les bêtes de troupeaux mélangés qui n’offriraient pas nécessairement le flanc à la vue.
Le guarismo est le chiffre de l’année de naissance du toro. Ce marquage est devenu obligatoire en 1968, afin de mettre fin à la fraude sur l’âge réel d’un toro.
Le numéro de matricule est attribué en fonction des impératifs de gestion inhérents à chaque élevage.
Déchiffrer le toro
Le toro entre en piste avec ses qualités et ses défauts, qui forcément, influeront sur la lidia (ensemble du travail des hommes en piste) qu’on devra lui donner.Le toro décasté s’éteint au cours du combat. Il ne charge plus, se désintéresse du combat et ne fournit plus le minimum nécessaire au combat.
Le toro encasté exprime une envie d’en découdre tout au long du combat. Il est orgueilleux, porte fièrement son héritage génétique et combat avec pugnacité.
Le toro manso se défend sans ne jamais attaquer. Il ne se livre jamais, n’entre jamais dans le combat, jusqu’à le fuir.
Le toro brave attaque sans aucune crainte ni retenue. Il livre un combat sans relâche, son galop est franc, droit et déterminé, sans tenir compte des épreuves traversées.
Le toro docile ou soso, est fade et candide. Il répond niaisement aux sollicitations sans ne jamais chercher à être dangereux. Il collabore plus qu’il ne combat.
Le toro noble charge franchement et spontanément. Il se livre pleinement, de manière très disciplinée, à chaque sollicitation.