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Summer of bulls #1

 
Toro de Peñajara - Corrida concours - Vic 2021 - Photo : Laurent Bernède

Vic 2021

Erreurs de casting (première partie)

Novillada de Raso de Portillo, bien présentée (le 2bis en-dessous)

Aceñero, n°14 primé d’une vuelta posthume.

Six novillos qui, de par leur comportement, ont offert une course entretenue.

Aranda prit une bronca à son premier qu’il fit assassiner de 3 lourdes piques injustifiées ainsi qu’à son second. Une performance…
Le novillero fut en dessous de son premier opposant (même si la vuelta peut être discutable) et abandonna la lidia à toutes les bonnes volontés.
Les aciers furent déplorables.

Cabrera tourna deux fois autur de la piste car il fut bien, sans pour autant être génial face à ses deux opposants.
Auteur de 2 belles séries à son premier, la Présidence lui refusa l’oreille demandée par le public.
Le garçon fut plus discret à son second, construisant une faena sans liant face à un novillo court de charge qui ne lui pardonnait pas ses hésitations.

Calerito salua au 1/3 d’abord puis entendit les sifflets, semble ne pas vraiment dominer son sujet : le toreo.
Perdant constamment du terrain à son premier qu’il torea par le haut, il fut sans substance à son second pour qui sonna les 3 avis à la suite d’une bonne dizaine de descabellos.


En conclusion, une novillada qui tient par les novillos et qui pêche par le casting des novilleros.

Erreurs de casting (deuxième partie)

Corrida concours, 2 heures pour une concours, c’est long !

Aucun des trois toreros du jour ne fut à la hauteur d’une corrida concours digne de ce nom.

Les toros ne furent jamais mis en valeur (élément de base d’une concours) du fait de lidias déplorables et indignes de l’événement.

Perez Mota, blanc « cachet d’aspirine » et or, fut inexistant de bout en bout aussi bien devant le Fraile bien présenté mais timide aux fers, que devant le Yonnet, bravito sans transmission.
Le président se sentit obligé d’ordonner la musique certainement pour couvrir les hurlements des péones et de l’apoderado qui avaient la satisfaction facile et (très) sonore.
Aux aciers il ne fut pas plus présent, découpant le Fraile, façon Bellota dans la trancheuse à jambon.

En parlant de jambon, Serrano (elle est facile) vêtu de blanc « avec la couenne » (encore plus facile) et or ne releva pas le niveau de la Lidia. Le Barcial fut tardo et le San Martin se coucha sous la pique et resta avisé au troisième tiers.

Adrien Salenc, saumon (mon préféré) et or fit assassiner le Peñajara à la pique pour ne lui laisser la force que de trois petites passes de muleta. Le Maños anovillado, connut à peu de choses près le même sort au cheval, donna plus de jeu sans pour autant qu’Adrien nous intéressa plus…

Bref...même scénario que la novillada, mêmes erreurs de casting.

Corrida matinale

J’ai attrapé un coup de soleil…

Corrida de Hoyo de la Gitana, tous bien présentés, avec un petit fond de faiblesse généralisée.

Toujours pas une seule pique correcte à relever.

Domingo Lopes Chaves, corail et or, torero de la casa, fut à la hauteur de nos attentes. Il montra toutes ses qualités de lidiador. A ce jeu, peu lui arrive à la cheville, un réel bonheur à regarder.
Domingo s’est hissé à la hauteur de ses deux opposants, tirant des naturelles de très haute volée d’une longueur infinie à son second.
Il exploita ce que lui offrit à droite son premier lui coupant une oreille et s’offrit le luxe de 2 vueltas pour son second qu’il tua malheureusement mal.

Escribano, pourpre foncé et noir, n’était pas vraiment dans son meilleur jour. Bien aux banderilles à son premier, il passa complètement à côté de ses 2 quiebros à son second. Contrairement à ce qui précède, le reste tient de l’anecdote tant par manque de sitio que par la discrétion des adversaires.

Pacheco, ciel bleu sans nuage et or, fut dépassé, dominé par ses deux opposants. Le premier plutôt avisé à droite et violent à gauche, le second (6ter) réservé, violent ne permit aucune erreur, ni même aucune faena.


Dôme de chaleur sur les arènes Joseph Fourniol, crème solaire de rigueur, public parfum vanille/fraise.

L'après-midi

Une étoile filante…

Corrida de toros de Don Jose Escolar Gil. 
Une corrida d’Escolar c’est comme une étoile filante, on en voit pas souvent alors on fait un vœu et on en profite.

Malheureusement, les vœux ne se réalisent pas toujours… un peu comme la course du jour qui en terme de présentation fut irréprochable, mais niveau moral, ce fut tout autre chose…

Peu de bravoure exprimée à la pique, excepté le 5 sur les deux premiers assauts qui furent remplis d’alegria, et le 6, Cantador, qui pris 3 pique en brave et fut honoré d’une vuelta posthume.

Toujours pas de tercio de piques digne de ce nom à se mettre sous la dent...frustrant et inquiétant à la fois !

Octavio Chacon, pinte de blonde, or et noir, passa à côté de son lot. Face au premier avisé et violent des deux côtés, Chacon fut chahuté.
À son second, pourtant plutôt maniable, Octovio ne fit pas vraiment les efforts nécessaires et toréa en oubliant le sitio, perdant systématiquement du terrain.

Alberto Lamelas, nuit bleue et or, salua en piste avant la sortie de son premier. Il fut plutôt brouillon face à un toro sans saveur, qui chargeait sans classe. A son second, Alberto fit un bel effort, mais ne toréa qu’à mi-hauteur et ne pesa donc de fait pas sur un toro qui le demandait pourtant. Il trouva malgré tout la distance à gauche, offrant de belles naturelles.

Gomes Del Pilar, vert bouteille et or, ne parvint pas à lier ses passes face à son premier qui n’était pas vraiment enclin à rompre.
Gomes tomba sur le toro de la feria, à la pique comme à la muleta, toro et torero se grandirent ensemble. La faena offerte fut de haute volée, notamment à gauche, où de fantastiques naturelles furent dessinées d’une longueur infinie…
Le toro se livra complètement tout en jetant des coups d'œil intéressés entre les passes. Gomes sut garder le dominio et prendre le dessus afin de couper 2 oreilles à Cantador et s’offrir une sortie à hombros.


Quel plaisir de voir ce sourire ! (en espérant que ce ne soit pas une étoile filante...)

Toro de Reta Casta Navarra - Première corrida - Céret de Toros 2021 - Photo tirée du programme de l'ADAC


Céret de Toros 2021


Une corrida en noir et blanc

6 aurochs d’une présentation irréprochable de Miguel Reta portant les fers d’Alba Reta (1,3 et 6), Reta de Casta Navarra (4 et 5) et Cesar Reta (2)

Un seul piquero en piste, puis deux puis les banderilles noires pour 3 d’entre eux (1,3,5). Le plus complet si on peut dire ainsi le 4e.

Ovation debout, en bon français, à la cuadrilla de Chacon au 2e pour une brega et 3 paires de haut vol.

Seul regret, un petit groupe de bourous, se payant le triste luxe de huer Chacon et Pacheco à leur sortie... pas très classe.

Entrée sous une pluie d’applaudissements et prières, puis salut des 3 toreros à l’issue du paseo.

Sanchez Vara, blanc mariée et or, ouvrit l’après midi.
Le premier toro, un Alba Reta d'une mansedumbre pure comme on en voit rarement -sauf cet après-midi. Torerazo à son 4e aux cornes interminables tournées vers le ciel. Deux séries de verdad qui fit vrombir de plaisir les arènes cérétanes. 11 passes pas une de plus. Vuelta de plaisir et de respect.

Octavio Chacon, bleu ciel cétéran et or, hérita du deuxième de l’après-midi et ne put faire que des passes de châtiment, collé au toril, en guise de faena. Il fit la rencontre d’un cinquième qui se paya le luxe de faire une dizaine de quiebros, ou cadrages débordement, au choix, aux deux piqueros en piste. Il coupa tous les terrains ne laissant même pas la possibilité à Chacon de lui passer à côté pour le tuer..

Miguel Angel Pacheco, rose teint pâle et or, n’a malheureusement ni le métier, ni la technique pour gérer ces toros d’un autre âge. On ne lui en veut certainement pas. Nombreux sont ceux qui s'y serait cassé les dents ! Le lot le plus manso lui fût attribué. Sa vie n’a tenu qu’à un fil après une volte-RETA (on ne pouvait l'éviter) au dernier.

Une course où se sont entremêlé de la peur, du soulagement, du plaisir, de la vieillesse, de la vérité, un autre âge. Un passé inscrit dans le futur le temps d’une course. Tout ceci nous rappelle comment la tauromachie commença : en noir et blanc.

Dôme de silence et de chaleurs pour la ultima

6 toros de Raso de Portillo, tous bien présentés mais desigual de cornes.

Le 6e supérieur du reste du lot.

Ovation debout après le paseo pour la terna au complet.

Ovation à Jean Loup Aillet pour son tercio au 3e.

Fernando Robleño n’était pas vraiment là. Il passa à côté d’un toro à la charge plutôt courte, d'autant plus raccourcie par le bras peu en confiance de Fernando.
Plus andarin qu'à la charge franche, le quatrième Raso souligna un peu plus le manque cruel de dominio de Fernando. Toute la lidia sera "à coté" ! Le toro restera dangereux et brusque.

Gomes "Noé" Del Pilar hérita d’un Raso de Portillo sans particularité durant les piques se foutu les cornes en plumeau en rematant. Faena brouillonne et sans sitio. À son second, le sitio sera toujours absent. Ce cinquième exemplaire était plutôt andarin à gauche, et sans plus de transmission à droite, il finira complètement décomposé au terme d’une faena sans saveurs. On tombe pas tous les week-ends sur un grand Escolar.

Maxime Solera, très attendu, hérita sur le troisième Raso qui fit illusion. Bravito à la pique (4 piques, 4 mises en suerte de plus en plus éloignées), sans trop pousser. À la muleta le toro fut peu exploité par Maxime qui travailla muleta à mi-hauteur, le toro manquant de fond.
À son second, dernier de l’envoi et de la féria de Céret de troros 2021, était une estampe de toro. Il chargea avec alegria à la pique sans pour autant être brave sous le fer.
Un toro qui se retournait plutôt vite, mais le manque de sitio de Maxime, et un manque de profondeur systématique à la muleta ne mit pas vraiment le toro en valeur.

Corrida de clôture décevante de par le non engagement des toreros, mais le lot de Raso de Portillo n’a pas été des plus extraordinaires même s'il pouvait permettre. À noter, que le mayoral a dit lors de la tertulia que les deux lots (novillos Vic et Toro Ceret) étaient les mêmes, issus de deux sementales de la maison.

Les plus beaux gestes de l’après midi/soirée : montées et descentes de pichets de bières et de flotte, et la spécialité locale les boles de Picolat.

A suivre : Summer of bulls #2 : Mont de Marsan 2021