Photo de Iñigo Ibàñez tirée des archives de elmundo.es que l'on pourrait intituler : "Pequeños toreros por triunfos de pitufos" |
Une nouvelle année
qui débute, c’est toujours la promesse de
perspectives réjouissantes. Or pour 2019, on doit bien le reconnaître, l’excitation n’est pas au rendez-vous, pire on se demande si on ne se détache pas du "mundillo".
Chaque début de "temporada", nous offre
l'opportunité de suivre de nouvelles têtes, de découvrir
certaines ganaderias, ou encore d'attendre avec délectation la
confirmation des révélations de l’année écoulée.
Au rang des figuras, la saison 2019 va
nous permettre de suivre la 29ème saison de Enrique
Ponce, la 19ème de Castella, la 21ème du Juli
et la 22ème de Morante. Bref, du vu, du revu, le choix des
piétions ressemble de plus en plus à la tournée Star 80.
Côté élevage, nous retrouvons
toujours les mêmes fers dans toutes les ferias ! JP Domecq,
Victoriano del Rio, Nuñez del cuvillo, Garcigrande. Et on vous parle
pas du côté "Toriste" où pour toutes nos ferias formatées les seules
réponses apportées à la question de la diversité sont Victorino (03
défilés au plumaçon sur les 06 dernières années), Fuente Ymbro
(07 défilés au Plumaçon sur les 11 dernières années) et La
Quinta (06 défilé sur les 10 dernières années). Et rassurez-vous, nous les aurons pour 2019 !
Alors, on vous expliquera que l’on
ne peut pas faire autrement, que si vous voulez voir les vedettes,
vous devez prendre la formule "toros inclus" ! Et puis les corridas de Toros, ça n’intéresse plus les gens !
Le constat est simple. Aujourd’hui,
le prix des places n’a jamais été aussi élevé, les arènes
aussi vides, et l’âge moyen des aficionados aussi vieillissant.
Le vrai défi de l’année 2019 pour toutes les arènes, Plumaçon en tête, sera de définir l'identité et la direction à donner à son arène.
Avoir une feria identique à toutes les arènes de première catégorie, ne présage qu’une
uniformisation de la fiesta brava et donc à terme, la disparition (déjà entamée) des
encastes. C’est le vrai danger qui guette la continuité de notre art.
Proposer des spectacles insipides dans lesquels le tercio de piques
n’est plus qu’un simulacre, mettent bien plus en péril notre passion que ces dizaines d’antis tenus à bonne distance avant chaque paséo.
Proposer une Feria différente, à l’image de Céret ou Vic –Fezensac pour la France, avec un vrai parti
pris, comme celui de remettre le toro au centre du débat, en proposant des élevages qui sortent des canons imposés actuellement
(Saltillo, Aurelio Hernando, Cuadri…) fait partie des solutions à apporter pour contrer le déclin de la tauromachie. Seulement, cela nécessite des convictions et d'avoir le courage de les défendre, de s’affranchir des décideurs
actuels qui cadenassent l'offre pour tout le monde et dont la
vision à long terme n’est que peu réjouissante.
Alors pour 2019, préparez vos mouchoirs, car on vous demandera de
les agiter encore un peu plus pour emporter l’enchère des trophées
et profitez-en pour essuyer vos larmes car c’est peut-être la
corrida dans sa forme originelle qui est en train de disparaître sous vos yeux.