Depuis le 7 janvier, il y en a eu des réactions. Des ralliements feints et fins, des grossiers, des sincères, des tardifs, des poussifs, des à reculons et des à oublier... bref, il fallait "être Charlie".
Cette pancarte "Je suis Charlie" était le signe distinctif et ostentatoire d'un peuple choqué, ébranlé, blessé dans sa chair. Il fallait réagir face à cet attentat visant la liberté d'expression par le biais d'un de ses médias "Charlie Hebdo".
Or certains n'ont pas compris le message. Ils se sont abstenus. Abstenus de marcher, abstenus de revendiquer, abstenus de compatir et de réagir.
Cette abstention s'entend. Il faut comprendre qu'il y a des gens qui ne croient plus dans le pouvoir du peuple. Comment les en blâmer ? D'autres ont tout simplement voulu défiler sans rien afficher d'autre que leur colère et/ou leur tristesse et/ou leur effrois. Jugeant à juste titre ce simple slogan trop réducteur et minimaliste par rapport à l'ampleur du drame. Qu'importe ils se sont joints à la foule...
Puis il y eut les "anti", les réfractaires, les extrêmes, ... les cons. Eux ne se sont pas ralliés. Ils n'ont pas eu non plus l'intelligence de la fermer. "Eux" ils ont tweeté... "Je ne suis pas Charlie, je suis Charlie Martel" signé le grand penseur JM Le Pen mais bon rien de très nouveau Desproges ne disait-il pas "Il y a plus d’humanité dans l’œil d’un chien quand il remue la queue que dans la queue de Le Pen quand il remue son œil."
Plus pervers, "Je me sens Charlie Coulibaly"signé le négationniste, méga anti-sioniste, xénophobe et j'en passe et pas des plus reluisants... Dieudonné à son retour de la marche du 11 janvier à Paris (sic!). Là encore la surprise n'est que faible.
Enfin, il y eut la version "lobby taurin" en espagnol dans le texte « Charlie es el periódico más violento que ha habido en Francia. Para muestra, su obra anti taurina : Anticorrida.com. Yo no soy Charlie. » (traduction : Charlie est le journal le plus violent qui existe en France. Pour preuve son travail anti taurin pour anticorrida.com. Je ne suis pas Charlie". Signé... le président de l'Office National des Cultures Taurines, sa sainteté André VIARD ! Et là c'est la honte !
Non pas que ce soit le fait d'un aficionado, les cons ont aussi le droit d'aller aux arènes, non, mais plutôt parce que c'est le mec qui est censé représenter les aficionados que nous sommes. Porter notre parole, faire valoir notre droit à "l'aficion", lorsque la légitimité de notre passion est attaquée par le censeurs liberticides que sont les "Zantis". Alors que lui tweete ça, c'est la honte... pour lui c'est une certitude, mais parce qu'ils nous représente, pour les aficionados que nous sommes aussi !
Comment le président de l'ONCT a-t-il pu commettre l'amalgame simpliste et navrant "Je suis Charlie" et ligne éditoriale de Charlie Hebdo ? Comment ce même président a-t-il pu engager l'image des aficionados dans cette croisade ridicule ? Comment André Viard a-t-il pu écrire son tweet (et persévérer dans un autre !) sans que ne lui vienne à l'esprit que la culture française avait perdu Cabu, Wolinski, Charb, Honoré et Tignous ?
Enfin, comment André Viard le président de l'ONCT peut-il ravaler sa fierté, son tweet et son arrogance à la fois, et croire que cela suffit à le laver de tout affront ?
Pour nous la liberté d'expression s'arrête là où les "présidents" de toutes sortes (religieux, laïcs, politiques, taurins, défenseurs des droits des animaux...) commencent à utiliser la parole représentative à tort et à travers !
# André Viard président de l'ONCT, not in my name