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Dix ans ferme

Derechazo de Fernando ROBLEÑO sur Canario toro d'Escolar Gil - Dimanche 21 juillet 2012 - arènes du Plumaçon - Mont de marsan.

Photo Philippe WARGNIER pour feriaphotos.org
Las siete y media de la tarde. Les clarines retentissent et le portillon marqué "toril" se dévérouille laissant entrevoir la silhouette antique d'un animal hors norme. Avant lui, d'autres ombres chinoises avaient gravé sur la pupille de l'aficionado des formes forçant le respect. Notamment "Mirlito" quatrième Escolar, dont le berceau large comme le Christ Rédempteur du Corcovado aurait dissuadé le plus téméraire des légionnaires.

Des légionnaires, il y en eut. On pense tout particulièrement à Julien Lescarret.Plus vrai et juste que jamais, qui laisse pour dernière image celle du torero qu'il a toujours été, intègre et honnête. Tout le monde ne peut pas en dire autant. "Canario" ! Patronyme d'un petit oiseau jaune inoffensif et siffleur, rien à voir, mais allez lui dire, vous, que son pseudo il sonne trav' de chez Michou. Dans sa volière de sable "Canario" se veut incontrolable, indomptable, libre et opportuniste. Castaño fut le premier dommage co-latéral de cette guerre qui s'est jouée sous nos yeux. Il est 19h40, mas o menos, quand le chaos règne sur le champ de bataille. Canario est le chef du ruedo et compte bien le rester. Robleño qui pensait en avoir fini avec cette tarde de toros épaisse comme un pastis sans eau, reprend les outils. Pendant ce temps, le vaisseau Canario est parti cinq fois à l'abordage de la cavalerie. Mais le pavillon noir est toujours hissé et la gueule toujours fermée du bicho n'augure rien de bon. De patron, il n'en restera qu'un ! Canario versus Fernando... En trois séries criantes de vérité taurine et de courage flirtant avec la folie, Fernando s'impose comme le seul roi du ruedo. Reculer ? Certainement pas... juste se pencher pour pouvoir allonger quelques passes et obliger Canario à suivre le leurre. Canario ne s'avoue toujours pas vaincu mais force est de constater qu'il n'a plus le dessus. Il est à présent canalisé, dressé, éduqué en un mot dominé. 19h55 peut-être, il est temps d'en finir. Fernando se place, son visage se fige. Il porte à présent le masque de celui qui va tuer avec ses tripes, son honneur, en un mot ses couilles. Une entière venue d'ailleurs. Une de ces estocades qu'on nous raconte dans les livres mais qu'on n'a jamais vue en vrai. Une de celles qui vous font dresser les poils des imberbes et les tifs des chauves. Monstrueux !