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La méprise sémantique


A l'heure où la Madeleine 2012 se prépare, où les hypothèses et autres rumeurs tournent à plein régime une réflexion vient nous heurter...

... lors de la dernière entrevue qui nous a été offerte par la commission taurine nous avons ressenti un certain pessimisme. En effet, la temporada 2012 s'annonce plus toriste, mais par défaut. Oui, les figuras vont se faire rares et les toros-toros plus visibles. Alors aux yeux de certains, l'avenir se veut morose. "Pourvu que ça ne pétarde pas..." voilà ce que pensent ouvertement ceratins de nos décideurs taurins !
Pour ne pas rester obstinément sur nos positions et entrer systématiquement en lutte contre ce genre de défaitisme grossier, nous nous sommes mis à cogiter... et comme bien souvent une explication nous est apparue !

Il y a chez ces gens là, une méprise sémantique grossière. Ils nous semblent qu'ils confondent le triomphe et le lleno, le petardo et la petite affluence. On s'explique...

Quand on est dans l'organisation d'une feria, on se doit de tout faire pour que les courses soient les plus réussies possible en piste afin qu'elles ravissent les aficionados qui feront le déplacement, on appelera cela, la vision humaniste. Cette vision est très subjective car chaque individu assisant à une corrida dispose d'une sensibilité propre et unique. Difficile de prévoir, analyser ou même commenter un succès dans ces conditions !!

Il existe, à l'égal, une logique tout autre, qu'on nommera mercantile, qui consiste à faire un amalgame entre le succès à la billetterie et le succès en piste. Ainsi, dans cette philosophie somme toute plutôt artificielle, les choses sont de suite plus lisibles. Une bonne course s'apparente à un "No hay billetes". Inversement, un petardo sera défini principalement par le fait que certains vides persistent dans les travées. Simple, efficace, mais terriblement faux.

Un spectacle, quel qu'il soit ne peut se résumer qualitativement par l'aspect quantitatif de ses billets vendus.

Il y a peu de temps de cela nous sommes allés voir une pièce de théâtre dans un lieu que nous qualifierons de confidentiel en comparaison au théâtre des Mathurins situé à quelques encablures de là. C'était un mardi, en hiver. Autant dire que l'affluence n'était pas à son paroxisme puisque nous avons même pu sur invitation de l'ouvreuse passer de la deuxième catégorie (places à 12€) à la première (places à 28€) pour combler les vides.

Si on applique à ce moment, la logique mercantile, cette pièce fut un fiasco. Or ce fut le contraire. L'histoire fut bonne, le jeu des acteurs impeccable et le moment relevait du pur bonheur.

Ainsi, il est de notre rôle de rappeler que la tauromachie est née d'une logique humaniste avant de tomber dans celle mercantile. La qualité d'un spectacle aussi aléatoire que la tauromachie ne peut donc être réduite à la quantité de "biftons" amassés, mais bel et bien à la qualité de l'émotion produite par la rencontre d'un toro et d'un torero.

Vive Madeleine 2012 toriste !!