Accéder au contenu principal

Retour sur un boycott


Etait-ce la solution ?

Comme vous le savez tous ou peut-être pas d’ailleurs, les aficionados de la peña Los Pechos ont décidé lors de l’annonce des cartels de la Madeleine 2011 de boycotter les corridas de leur arène.

Ce choix lourd de conséquences pour nous n’a pas été facile à prendre et encore moins à tenir. Boycotter ses arènes c’est se priver des plaisirs simples d’aller aux arènes, de monter à sa place -toujours la même depuis tant d’années- de retrouver ses amis aficionados autour d’un bon verre. Très clairement boycotter le Plumaçon fut un arrachement d’un bout de notre cœur et de notre âme.


Pourquoi un tel choix, si radical ? En effet cette question est très souvent revenue au cours des moins précédant. D’autres alternatives auraient pu arriver telles qu’aller aux arènes et manifester notre mécontentement, prendre les billets et ne pas y aller pour qu’il y ait des places vides. Toutes ces solutions nous sont passées par la tête.
Mais face à un tel dégoût des cartels présentés dans nos arènes, face à l’absence de présentation des toros, face à la non-diversité des encastes et surtout face au « foutage » de gueule et à la démagogie ambiants, nous avons préféré ne pas participer à cette mascarade de féria. Pas participer en payant -chèrement- nos abonos, pas participer en s’asseyant à notre place et en assistant à cette déchéance de la tauromachie en terre montoise.

Avons-nous eu finalement raison ? Affirmer ceci avec un grand oui serait démago dans la mesure où nous n’avons pas eu la possibilité d’assister aux corridas dans leur ensemble et dans leurs moindres détails.
Pourtant, quelques indicateurs semblent aller dans notre sens. A commencer par les rapports précis de nos amis aficionados qui avaient eux fait le choix d’assister aux courses. Et les impressions ne furent pas bonnes. Excepté de vrais moments de tauromachie (piques et comportement de certains Samuel Flores), le bilan général de cette Madeleine n’est pas bon, il est même pour la plupart catastrophique et indigne d’une place de première catégorie. Présentation des toros inexistante, suspicion de cornes aféités, tercios de piques bâclés et saccagés, engagement discutable de certains matadors et triomphalisme outrancier des organisateurs avec des octrois d’oreilles zélés et infondés.
Ce triste bilan nous l’avions entre-aperçu en visionnant les résumés des corridas sur feria.tv, nous l’attendions un peu aussi forcément. Et ce, malgré les articles dithyrambiques de notre cher hebdomadaire Sud-Ouest qui contribuent à leur manière à la désinformation du grand public sur la valeur intrinsèque d’une corrida.

Alors quelle démarche devons nous suivre pour l’avenir et la prochaine féria ?
Avant de penser à la prochaine Madeleine, quelques étapes vont jalonner notre combat contre l’empresa Sara-Casas. Une lutte et un lobbying sans merci sont à faire pour éviter que la mairie ne leur lève l’année supplémentaire optionnelle. Ensuite un travail important de médiatisation de notre message avec une ouverture de notre pensée au plus grand nombre via les conférences taurines. Enfin, un rassemblement des peñas vraiment taurines. Pas celles qui mangent dans la main des organisateurs et qui cautionnent pour récupérer les miettes d’un accès au callejon, mais plutôt celles qui luttent pour un retour à l’identité du Plumaçon, celles qui défendent la tauromachie de verdad où le toro est respecté et choisi pour sa capacité à combattre.

La route sera longue, elle fut marquée cette année par un boycott. On espère sincèrement que ce sera le dernier !


Bautista
sans le Juan devant ça fait plus "class"...